Les pérégrinations lithographiques de Nicolas l’ont mené à tenter la quadrichromie (impression en quatre couleurs)… Et pour ce faire, quoi de mieux comme sujet que son jardin!
La quadrichromie
La quadrichromie, c’est l’impression en quatre couleurs. On utilise classiquement les trois couleurs primaires de l’impression (bleu cyan, rouge magenta, et jaune primaire) plus du noir. C’est le fameux profil colorimétrique CMJN. Journaux, magazines, livres illustrés, photocopies couleurs (etc) sont en majorité imprimés avec ces quartes couleurs, ce sont aussi les quatre cartouches que l’on trouve généralement dans les imprimantes basiques.
Mais l’intérêt de la lithographie en couleur c’est aussi de pouvoir jouer sur les nuances. Il n’a donc pas tout à fait utilisé les trois couleurs primaires, et a remplacé le noir par du bleu foncé…
Un petit tour au jardin
En février 2022 Nicolas avait réalisé quelques petits croquis de son jardin… un en particulier a retenu son attention, la vue d’un conifère caché derrière un peu de végétation, c’est celui-là qu’il a décider d’adapter en lithographie.
La peinture de base:
(Et une petite vidéo montrant les différentes étapes d’avancement de la peinture réalisé pour l’occasion):
La lithographie est une technique d’impression d’un dessin réalisé sur une pierre. Souvent la lithographie est réalisée en noir et blanc, il n’y a donc là qu’un seul passage du papier dans la presse, avec le noir.
Par contre, quand on imprime en couleur, le papier passera autant de fois sous presse qu’il y a de couleur. Dans le cas d’une quadrichromie le papier passera donc quatre fois.
Comme dans toutes les techniques d’impression, l’ordre des couleurs à son importance, dans son cas il a décidé de commencer par le jaune:
Le repérage à l’aiguille
Comme on passe quatre fois le papier sous presse, une fois par couleur, il faut que celui-ci soit à chaque fois exactement à la même place.
Pour ce faire Nicolas a utilisé la technique du repérage à l’aiguille.
Après ce deuxième passage, on a donc du blanc, du jaune, du bleu clair, mais aussi du vert (le mélange entre la couche jaune et la bleue):
Troisième passage, le bleu foncé
Cette couche foncée va surtout permettre d’amener du contraste dans l’image.
Dernière couche, le rouge
Et voici la touche finale 😉
Et Nicolas s’est encore fendu, pour l’occasion, d’une nouvelle petite vidéo 😊
Deux modes d’expression différents
Si l’on compare l’image peinte et sa sœur lithographique, elles sont au final assez différentes. Mais l’idée de Nicolas n’était pas de refaire en lithographie ce qu’il avait fait en peinture, mais plutôt de l’adapter en tenant compte des spécificités de la lithographie…
Prochaine étape pour Nicolas, une quadrichromie en bois 😁
Les pérégrinations lithographiques de Nicolas l’ont mené à tenter la quadrichromie (impression en quatre couleurs)… Et pour ce faire, quoi de mieux comme sujet que son jardin!
L’atelier, c’est un endroit de travail, on se met à sa table, on grave, on imprime. Mais un Atelier collectif, comme KASBA, c’est aussi un lieu de rencontres, où souvent naissent des amitiés, qui parfois se transforment en collaboration. C’est le cas pour un souffle une lame, édition née de la rencontre à l’atelier de Chris Delville et Gilles Hébette.
« Un jour nous avons de concert imaginé la réalisation d’une gravure à deux mains. Comment procéder? Quelles limites se fixer? Comme tout jeu qui se respecte, celui-ci nécessite des règles…
À KASBA Gilles s’est mis à imprimer une carte bancaire un peu particulière. Par contre n’essayez pas de retirer de l’argent avec, car cette carte est faite pour célébrer un anniversaire!
Le samedi 5 mai 2018, dans le cadre de leur exposition commune, Philippe Tardy et notre regretté ami Jean Coulon faisaient, devant un public conquis, une démonstration d’impression de leurs gravures (Ces démonstrations se faisaient dans le cadre de Drukdrukdruk).
En 2022 l’atelier KASBA a décidé de rendre hommage à Jean Coulon (disparu en 2020), nous vous proposons de redécouvrir cet article paru en 2018 sur notre blog.
Nous commençons par l’impression d’un burin par Jean Coulon
Les pérégrinations lithographiques de Nicolas l’ont mené à tenter la quadrichromie (impression en quatre couleurs)… Et pour ce faire, quoi de mieux comme sujet que son jardin!
À KASBA Gilles s’est mis à imprimer une carte bancaire un peu particulière. Par contre n’essayez pas de retirer de l’argent avec, car cette carte est faite pour célébrer un anniversaire!
Le samedi 5 mai 2018, dans le cadre de leur exposition commune, Philippe Tardy et notre regretté ami Jean Coulon faisaient, devant un public conquis, une démonstration d’impression de leurs gravures (Ces démonstrations se faisaient dans le cadre de Drukdrukdruk).
Il est rare de pouvoir assister à l’histoire complète d’une gravure, de l’apparition d’une idée, à l’impression finale . Dans cet article, Jean Coulon partage avec nous la genèse de son burin pour la prochaine édition Chaud Froid de l’Atelier KASBA
Après nous être intéressé longuement au repérage en lithographie dans notre article « de fil en aiguille : le repérage à l’aiguille », voici la suite où nous nous intéressons (vidéo à l’appui) à la technique de la lithographie couleur « façon Lipit ». En lithographie traditionnelle, on utilise une pierre par couleur mais il est possible de procéder autrement. … Lire la suite
Après nous être intéressé longuement au repérage en lithographie dans notre article « de fil en aiguille : le repérage à l’aiguille », voici la suite où nous nous intéressons (vidéo à l’appui) à la technique de la lithographie couleur « façon Lipit ».
En lithographie traditionnelle, on utilise une pierre par couleur mais il est possible de procéder autrement.
C’est au fil de ses expérimentations que Jean-Pierre Lipit a imaginé une méthode qui ressemble à la technique du bois perdu, mais qui est, pour lui, plus libre et se pratique à l’envers.
Pas de panique, Lipit vous dit tout, et vous allez comprendre!
1) La couleur foncée
Jean-Pierre commence par un petit rappel bien utile:
Pour le bois perdu, on va généralement des tons clairs vers les tons sombres et on termine par les traits, la structure de l’image.
En lithographie, je fais l’inverse. Je commence donc par dessiner la structure, la mise en place, les traits que j’imprime dans un ton généralement sombre [A]:
À gauche la pierre avec le dessin « structurel », et à droite l’impression de la première couche foncée [A]
2) On ajoute et on superpose
Alors que dans le bois perdu, on enlève de la matière au fil des impressions, ici, sans rien enlever sur la pierre, j’ajoute la matière qui donnera la couleur suivante [B]:
Ajout sur la pierre, à l’encre de dessin lithographique, de ce qui donnera la couleur [B]impression de la couleur [B]Résultat de l’impression de la couche plus claire [B] sur la couche foncée [A]
3) On enlève, on ajoute et… on superpose (encore)
Mais ce n’est pas tout! Nous parlions d’une technique plus libre car, contrairement au bois perdu, la pierre va permettre, à chaque nouvelle étape, d’enlever et/ou d’ajouter de la matière.
Je m’explique. Une fois la couleur [B] posée, on efface les parties qui doivent conserver cette couleur et on ajoute la matière qui va permettre l’ajout d’une couleur [C]
Avec, entre autre, un bâtonnet de pierre ponce, Jean-Pierre efface la partie du dessin qu’il ne souhaite pas conserver pour la couleur suivante [C]. Si il le souhaite, il pourra toujours, après passage de vinaigre sur la pierre, ajouter du dessin.Impression de la troisième couche [C]
Et enfin, l’impression finale
Et que se passe-t-il après les trois passages?
On peut trouver sur l’impression finale:
– les couleurs A, B et C pures
– les superpositions des couleurs A et B
– les superpositions des couleurs A et C
– les superpositions des couleurs B et C,
– les superpositions des couleurs A, B et C
Autrement dit, 7 tons différents.
Et on peut continuer ainsi jusqu’au nombre de couleur que l’on souhaite, multipliant à chaque fois le nombre de tons.
4) Conclusion
Pour finir, Jean-Pierre nous fait ces quelques remarques pratiques:
– On utilise toujours des couleurs additionnées de transparent.
– L’impression lithographique se fait normalement sur papier légèrement humide. Dans ce cas, la pression du râteau a tendance à allonger le papier, ce qui, quand on travaille la litho couleur, ne peut pas arriver. Je travaille donc avec des papiers secs. J’ai alors un premier tirage (ton sombre) qui manque de profondeur, qui est souvent mièvre, pauvre. Souvenez-vous: après le premier passage, je n’ai rien effacé . donc le passage de la deuxième couleur qui vient se superposer à la première comble ce manque.
– Toutes les impressions couleurs demandent un repérage précis. A l’atelier Kasba, nous pratiquons le repérage à l’aiguille. Il a l’avantage notamment de pouvoir utiliser des papiers plus grands que la pierre.
Les pérégrinations lithographiques de Nicolas l’ont mené à tenter la quadrichromie (impression en quatre couleurs)… Et pour ce faire, quoi de mieux comme sujet que son jardin!
Le samedi 5 mai 2018, dans le cadre de leur exposition commune, Philippe Tardy et notre regretté ami Jean Coulon faisaient, devant un public conquis, une démonstration d’impression de leurs gravures (Ces démonstrations se faisaient dans le cadre de Drukdrukdruk).
Après nous être intéressé longuement au repérage en lithographie dans notre article « de fil en aiguille : le repérage à l’aiguille », voici la suite où nous nous intéressons (vidéo à l’appui) à la technique de la lithographie couleur « façon Lipit ». En lithographie traditionnelle, on utilise une pierre par couleur mais il est possible de procéder autrement. … Lire la suite
En lithographie comme ailleurs, toutes les impressions couleurs demandent un repérage précis. À l’atelier KASBA, nous pratiquons le repérage à l’aiguille. Il a l’avantage notamment de pouvoir utiliser des papiers plus grands que la pierre.
En gravure, l’impression en plusieurs couleurs nécessite logiquement une matrice par couleur. La technique du bois perdu n’a besoin que d’une seule matrice, mais ne nous laissons pas abuser par cette dénomination trompeuse car, comme nous le verrons, le bois n’est pas perdu pour tout le monde.
La « glucidomanie » a contaminé différents membres de l’atelier qui se sont mis activement au sucre! Mais n’ayez crainte pour leur santé, caries et diabète sont bien loin car quand on dit « sucre » dans un atelier de gravure ce n’est pas au moment de prendre son café, mais bien à celui de graver sa plaque…
En lithographie comme ailleurs, toutes les impressions couleurs demandent un repérage précis. À l’atelier KASBA, nous pratiquons le repérage à l’aiguille. Il a l’avantage notamment de pouvoir utiliser des papiers plus grands que la pierre.
Découvrez la vidéo en fin d’article.
L’outil du jour:
L’outil utilisé est constitué d’une tige métallique plus ou moins longue sur laquelle coulissent deux curseurs mobiles munis chacun d’une aiguille et d’un écrou de serrage.
En bordure de toutes les pierres, il y a deux trous. Idéalement ceux-ci doivent se situer au bord de l’image ou dans l’image elle-même. Ainsi les trous qui seront percés dans le papier par les aiguilles seront dissimulés.
Préparation avant tirage:
Régler l’écartement des aiguilles en fonction de la position des deux trous sur la pierre.
Sur chaque papier d’impression, repérer la position des futurs trous afin de savoir exactement où placer les aiguilles.
Le repérage:
Une fois les aiguilles enfoncées dans le papier, soulever celui-ci avec une main, tout en tenant la tige métallique de l’autre. Enfin, poser délicatement le papier sur la pierre, en enfonçant les deux aiguilles dans les deux trous…
Et enfin, on imprime!
Remarque: Il est capital qu’une fois le papier posé sur la pierre et guidé par les aiguilles, il ne bouge absolument plus, notamment lorsque vous posez dessus le tympan.
Regardez la vidéo pour voir la manipulation plus en détail:
Les pérégrinations lithographiques de Nicolas l’ont mené à tenter la quadrichromie (impression en quatre couleurs)… Et pour ce faire, quoi de mieux comme sujet que son jardin!
Le samedi 5 mai 2018, dans le cadre de leur exposition commune, Philippe Tardy et notre regretté ami Jean Coulon faisaient, devant un public conquis, une démonstration d’impression de leurs gravures (Ces démonstrations se faisaient dans le cadre de Drukdrukdruk).
Après nous être intéressé longuement au repérage en lithographie dans notre article « de fil en aiguille : le repérage à l’aiguille », voici la suite où nous nous intéressons (vidéo à l’appui) à la technique de la lithographie couleur « façon Lipit ». En lithographie traditionnelle, on utilise une pierre par couleur mais il est possible de procéder autrement. … Lire la suite
En lithographie comme ailleurs, toutes les impressions couleurs demandent un repérage précis. À l’atelier KASBA, nous pratiquons le repérage à l’aiguille. Il a l’avantage notamment de pouvoir utiliser des papiers plus grands que la pierre.
En gravure, l’impression en plusieurs couleurs nécessite logiquement une matrice par couleur. La technique du bois perdu n’a besoin que d’une seule matrice, mais ne nous laissons pas abuser par cette dénomination trompeuse car, comme nous le verrons, le bois n’est pas perdu pour tout le monde.
La « glucidomanie » a contaminé différents membres de l’atelier qui se sont mis activement au sucre! Mais n’ayez crainte pour leur santé, caries et diabète sont bien loin car quand on dit « sucre » dans un atelier de gravure ce n’est pas au moment de prendre son café, mais bien à celui de graver sa plaque…
En gravure, l’impression en plusieurs couleurs nécessite logiquement une matrice par couleur. La technique du bois perdu n’a besoin que d’une seule matrice, mais ne nous laissons pas abuser par cette dénomination trompeuse car, comme nous le verrons, le bois n’est pas perdu pour tout le monde.
Pour commencer, il faut dire que cette technique n’a pas que des avantages. On sera par exemple limité dans la répartition des couleurs et il est impératif de penser ces contraintes avant de commencer.
En effet, le bois étant progressivement creusé pour imprimer chaque couleur, il n’y a pas de retour en arrière possible. Voilà pourquoi on parle de « bois perdu ».
Mais restons simple. Restons clair (et oublions les graveurs aventureux qui se lancent dans des expériences hasardeuses, compliquées et hors des sentiers battus).
Après avoir dessiné son sujet sur la planche et déterminé les couleurs et leur nombre ainsi que l’ordre dans lequel elles vont apparaître, on procède systématiquement de la manière suivante:
Tout d’abord on creuse ce qui doit rester blanc et on imprime la première couleur A (le rose dans le cas qui nous occupe ci dessous, avec Élisabeth Bronitz)
À noter: c’est le moment de déterminer le nombre d’exemplaires suffisants à imprimer en pensant, je me répète, qu’il n’y aura pas de retour en arrière et qu’il arrive des accidents tels qu’un repérage défaillant ou le choix d’une couleur inappropriée .
Élisabeth grave sa plaque.
La première étape, l’impression de la couleur A
Après la première impression, on continue à creuser!
Ce qui est creusé à cette étape est ce qui doit rester de la couleur A au final.
Élisabeth continue à creuser
Les plaques sont prêtes pour l’étape suivante!
On peut imprimer alors la couleur B.
Continuer ainsi jusqu’à la dernière couleur (ci-dessous la troisième et dernière couche en noir).
Couleur A: le rose – couleur B: Le gris – Couleur C: le noir
Et puis répéter l’action avec d’autre plaques 😉
Avant / après: tout d’abord la première impression en rose, ensuite la plaque regravée pour la deuxième couche.
Après le rose + la surimpression en gris et enfin la dernière couche de noir.
Gravures de la série série « Nu, jeu de références à l’art »… papier vélin 28,5×38,5cm, 3 couleurs, 2021 d’Élisabeth Bronitz
Remarques:
On commence généralement par une couleur claire et on va progressivement vers les couleurs les plus sombres.
Ne pas oublier de laisser sécher chaque couleur avant de passer à la couleur suivante.
On peut utiliser des couleurs transparentes (ou pas) puisque à chaque passage il y a superposition de couleurs.
Après avoir creusé plusieurs fois, il ne reste généralement que ce qui constituera la structure du sujet, les traits.
On peut imaginer, quand on a bien assimilé la technique, d’utiliser deux matrices au lieu d’une (couleur chaude et couleur froide par exemple).
La technique du bois perdu peut aussi s’appliquer à toutes les autres techniques en taille d’épargne, on parlera alors de Lino perdu ou encore de gomme perdue.
Conclusion: Comme pour le pain du même nom, vous voyez bien que le bois n’est pas « perdu ». Quand tout c’est bien passé, c’est plutôt le contraire.
Voici quelques exemples de bois perdus de nos autres membres:
Les pérégrinations lithographiques de Nicolas l’ont mené à tenter la quadrichromie (impression en quatre couleurs)… Et pour ce faire, quoi de mieux comme sujet que son jardin!
Le samedi 5 mai 2018, dans le cadre de leur exposition commune, Philippe Tardy et notre regretté ami Jean Coulon faisaient, devant un public conquis, une démonstration d’impression de leurs gravures (Ces démonstrations se faisaient dans le cadre de Drukdrukdruk).
Après nous être intéressé longuement au repérage en lithographie dans notre article « de fil en aiguille : le repérage à l’aiguille », voici la suite où nous nous intéressons (vidéo à l’appui) à la technique de la lithographie couleur « façon Lipit ». En lithographie traditionnelle, on utilise une pierre par couleur mais il est possible de procéder autrement. … Lire la suite
En lithographie comme ailleurs, toutes les impressions couleurs demandent un repérage précis. À l’atelier KASBA, nous pratiquons le repérage à l’aiguille. Il a l’avantage notamment de pouvoir utiliser des papiers plus grands que la pierre.
En gravure, l’impression en plusieurs couleurs nécessite logiquement une matrice par couleur. La technique du bois perdu n’a besoin que d’une seule matrice, mais ne nous laissons pas abuser par cette dénomination trompeuse car, comme nous le verrons, le bois n’est pas perdu pour tout le monde.
La « glucidomanie » a contaminé différents membres de l’atelier qui se sont mis activement au sucre! Mais n’ayez crainte pour leur santé, caries et diabète sont bien loin car quand on dit « sucre » dans un atelier de gravure ce n’est pas au moment de prendre son café, mais bien à celui de graver sa plaque…
La « glucidomanie » a contaminé différents membres de l’atelier qui se sont mis activement au sucre! Mais n’ayez crainte pour leur santé, caries et diabète sont bien loin car quand on dit « sucre » dans un atelier de gravure ce n’est pas au moment de prendre son café, mais bien à celui de graver sa plaque…
Tout d’abord (et en schématisant), on dessine sur une plaque au pinceau ou à la plume avec un sirop composé généralement d’eau, de sucre et d’encre de Chine.
Ensuite on couvre la plaque dessinée avec du vernis. Une fois le vernis sec, on plonge enfin la plaque dans de l’eau chaude où le sucre se dissout emportant avec lui le vernis qui le recouvrait.
Les endroits que l’on avait dessinés sont alors à nu, le reste de la plaque étant toujours recouverte par le vernis.
On peut, pour terminer, mordre dans l’acide, avec ou sans aquatinte.
Les pérégrinations lithographiques de Nicolas l’ont mené à tenter la quadrichromie (impression en quatre couleurs)… Et pour ce faire, quoi de mieux comme sujet que son jardin!
Le samedi 5 mai 2018, dans le cadre de leur exposition commune, Philippe Tardy et notre regretté ami Jean Coulon faisaient, devant un public conquis, une démonstration d’impression de leurs gravures (Ces démonstrations se faisaient dans le cadre de Drukdrukdruk).
Après nous être intéressé longuement au repérage en lithographie dans notre article « de fil en aiguille : le repérage à l’aiguille », voici la suite où nous nous intéressons (vidéo à l’appui) à la technique de la lithographie couleur « façon Lipit ». En lithographie traditionnelle, on utilise une pierre par couleur mais il est possible de procéder autrement. … Lire la suite
En lithographie comme ailleurs, toutes les impressions couleurs demandent un repérage précis. À l’atelier KASBA, nous pratiquons le repérage à l’aiguille. Il a l’avantage notamment de pouvoir utiliser des papiers plus grands que la pierre.
En gravure, l’impression en plusieurs couleurs nécessite logiquement une matrice par couleur. La technique du bois perdu n’a besoin que d’une seule matrice, mais ne nous laissons pas abuser par cette dénomination trompeuse car, comme nous le verrons, le bois n’est pas perdu pour tout le monde.
La « glucidomanie » a contaminé différents membres de l’atelier qui se sont mis activement au sucre! Mais n’ayez crainte pour leur santé, caries et diabète sont bien loin car quand on dit « sucre » dans un atelier de gravure ce n’est pas au moment de prendre son café, mais bien à celui de graver sa plaque…